Troublant, ce rêve. Non seulement par son caractère récurrent, mais aussi par ces fantômes qui ne t'effraient pas malgré leur hideur.
En développant ton histoire, tu tiendrais une matière extraordinaire. Là, tu t'es contentée de décrire ton rêve. Je trouve que tu pourrais en faire une histoire formidable. Tu peux choisir de l'arrêter à la fin du rêve ou imaginer une suite. Mais il est d'autres choses à développer... et quelques défauts à corriger.
- Citation :
- je pars en vacance dans un immense manoir perdu au beau milieu de nulle part.
"Je pars" sous-entend que tu n'es pas encore arrivée dans le manoir : ça veut dire que tu es dans le véhicule qui t'y emmène ou que tu es sur le point de partir.
Et je rappelle qu'on part en
vacances Ensuite, pour transformer ta description de rêve en histoire, il serait bon de décrire le manoir.
- Citation :
- Sur ma gauche, un escalier de 3 marches
Les chiffres s'écrivent en toutes lettres. Voici les cas où on ait le droit d'écrire des chiffres dans un texte littéraire :
Quand le chiffre est le nom d'un véhicule : Porsche 911.
Quand il s'agit d'une plaque d'immatriculation ou d'un matricule. Sauf quand c'est épelé par un personnage.
Quand il s'agit du calibre d'une arme à feu : .9 mm. On précède alors d'un point, comme je viens de le faire (convention que j'ai apprise en lisant Dean Koontz).
Pour une année ou une date
Pour une heure précise
Dans tous les autres cas, on recourt aux adjectifs numéraux-cardinaux.
- Citation :
- Forcément, on décide d'aller voir ce qu’il se cache derrière cette mystérieuse porte !
L'expression est
ce qui se cache.
- Citation :
- Je tourne la clenche et pénètre dans un couloir aux murs jaunes,
Si tu détailles les actions, tu en as oublié une : celle de... pousser la porte !
- Citation :
- sont accrochés un nombre considérables de tableaux.
Règle subtile : le sujet du verbe est "un nombre"
considérable et non pas les tableaux. "Tableaux" n'est qu'un complément de nom.
- Citation :
- Emplissant le couloir de leurs lamentations, des spectres aux formes torturées, voltent partout dans le couloir. Ils sont verts, jaunes, bleus, blancs. Ils sont probablement humains, mais sont tellement défigurés qu'il serait difficile de l'affirmer.
J'ai bien compris que tu n'étais nullement effrayée par ces spectres pourtant épouvantables. Cependant, si tu transformes ton rêve en histoire, ta narratrice peut voir les choses autrement. Prévois de développer cette description... et de la rendre effrayante (détaille les "défigurations" des spectres, notamment).
Et n'oublions pas que le verbe que tu as voulu employer est sans doute
voleter : les spectres
volètent - Citation :
- l'idée de faire demi-tour m'effleure à peine
Aïe ! Ce n'est pas gagné pour rendre l'histoire cohérente. Evite le coup de la "force irrépressible" (Yves Ménard en parle dans son article
Comment ne pas écrire des histoires ?) : une "force irrépressible", c'est tout simplement la paresse de l'auteur. Il faut donc trouver autre chose...
A toi de voir ce que tu fais de ce rêve.
Pour ma part, je me rappelle d'un fragment de rêve vraiment étrange : des masques dorés dotés de rictus m'observaient. Je suis parti sur cette image pour développer l'histoire d'une éducatrice des rues assaillie par ce rêve, d'un flic qui enquête sur une série de meurtres atroces auxquels se trouve lié un mafioso albanais qui se livre à une expérience étrange et de Kérès, un assassin dont le seul nom semble une menace redoutable...