Une toute petite nouvelle que j'ai écrite, à partir d'un rêve (récurrent) que je fais tout les ans, à la même période (fin décembre) depuis bientôt 10 ans.
Je suis enfant, je pars en vacance dans un immense manoir perdu au beau milieu de nulle part. C'est une vieille femme veuve qui a ma garde. Sa petite fille, une gamine rousse aux grands yeux verts, est présente.
On est dans la cuisine. La pièce est ancienne, uniquement éclairée par une lumière blafarde. Les murs de pierres suintent. Sur ma gauche, un escalier de 3 marches mène à une petite porte d'où filtre une lumière d'un vert malsain. La vieille femme pointe la porte et nous ordonne, à moi et à sa petite fille, de ne pas aller dans les étages.
La vieille femme s'absente. Forcément, on décide d'aller voir ce qu’il se cache derrière cette mystérieuse porte ! Je tourne la clenche et pénètre dans un couloir aux murs jaunes, auxquels sont accrochés un nombre considérables de tableaux. La porte se referme derrière moi. Curieusement, la petite fille rousse n'est pas là. Emplissant le couloir de leurs lamentations, des spectres aux formes torturées, voltent partout dans le couloir. Ils sont verts, jaunes, bleus, blancs. Ils sont probablement humains, mais sont tellement défigurés qu'il serait difficile de l'affirmer.
Je monte dans les étages. Au fur et à mesure que j'avance, de plus en plus de spectres m'entourent et hurlent autour de moi. Cependant, je n'ai pas peur et l'idée de faire demi-tour m'effleure à peine.
J'atteins le dernier niveau. Au fond du couloir, il y a une immense porte, semblable à une bière. Je m'avance et tourne la poignée. Je pénètre alors dans ce qui semble être un grenier. Néanmoins, de gigantesques fenêtres, de la même forme que la porte, laissent entrer un peu de lumière dans la pièce. Au centre, il y a un grand bureau de type Renaissance, derrière lequel est assis un vieil homme. Je ne parviens pas à déterminer s'il s'agit d'un spectre ou s'il est bien vivant. Il écrit avec une plume sur ce qui semble être un grand parchemin. Je m'approche de lui. Il lève alors la tête et me fixe dans les yeux. Je devine alors qu'il n'est pas vivant. Mais il n'est pas mort non plus. Il me regarde avec insistance. Son visage ne dénote aucune expression, aucun sentiment. Il se met à parler d'une voix rauque et mesurée
"je t'attendais" me dit-il.